La précarité des étudiant-e-s est une réalité criante, les
différentes enquêtes publiées ces derniers jours sur le coût de la vie
étudiante qui augmenteraient cette année de 3,7% (l’inflation générale
étant prévue à 1,6%), ne font qu’accentuer cette réalité déjà ancienne.
On voit ainsi une augmentation inquiétante du nombre d’étudiant-e-s
salarié-e-s (73% actuellement), qui sont soumis-e-s à des temps de
travail de plus en plus longs. Ceci n’est pas sans avoir des
conséquences désastreuses sur l’échec des étudiant-e-s qui ont un taux
de réussite en moyenne deux fois inférieurs aux non salarié-e-s,
notamment ceux-celles issu-e-s des classes populaires, de moins en moins
nombreux-se-s dans l’enseignement supérieur.
Sans prendre en compte cette réalité, le gouvernement a décidé d’augmenter de plus de 2% les frais obligatoires (frais d’inscription, tickets des restaurants universitaires, frais de sécurité sociale) pour les étudiant-e-s à la rentrée 2012-2013. Si les bourses ont été revalorisées de 2,1%, cela ne concerne que 20% des étudiant-e-s, et cette hausse est plus qu’insuffisante pour répondre à la crise du logement ou à l’augmentation des prix alimentaires. Par ailleurs, les CROUS ne se gênent pas pour exiger d’un grand nombre d’étudiant-e-s considéré-e-s comme « non-assidu-e-s » le remboursement de leurs bourses, les mettant ainsi dans une situation de grande difficulté financière, nouvelle phase du processus de précarisation des étudiant-e-s, comme nous le soulignions dans notre communiqué sur les luttes étudiantes à Toulouse en juillet dernier .
De plus, en ne rompant pas avec la politique des gouvernements
Sarkozy sur le logement et les aides sociales, le gouvernement poursuit
son soutien à la privatisation rampante des CROUS avec le projet CROUS
2020 : au lieu d’être financés selon les besoins réels des étudiant-e-s
en termes de logement ou de restauration, les CROUS seront financés
selon leur rentabilité et leur capacité à trouver d’autres sources de
financements que les fonds publics. Les avantages au logement privé
(caution solidaire, système Lokaviz…) sont maintenus, transformant le
CROUS en agence immobilière.
Nous ne cessons de répéter que c’est le climat d’exclusion, la mise
en concurrence des étudiant-e-s et des universités entre eux-elles, la
privatisation rampante, la course à l’ « excellence », la sélection
sociale, la professionnalisation des filières, qui amènent un grand
nombre d’étudiant-e-s à abandonner leurs études en cours de route ou à
renoncer à s’inscrire.
Il est clair que compte-tenu de la situation, seul un mouvement
social d’ampleur pourra faire changer la donne et permettre aux
étudiant-e-s de faire passer leurs revendications. Comme au Québec,
n’ayons pas peur de nous mobiliser tou-te-s ensembles pour la gratuité
de l’enseignement supérieur ! Face à l’urgence sociale, des solutions
existent. SUD Étudiant et la Fédération Syndicale Étudiante exigent :
- La gratuité totale de l’enseignement supérieur avec la disparition des frais d’inscription, y compris dans les établissements publics à statut dérogatoire ;
- Le retour à un financement paritaire du ticket RU par l’État ;
- L’extension de la CMU complémentaire à tou-te-s les étudiant-e-s sans condition afin de soustraire la santé étudiante de la sphère marchande des mutuelles privées ;
- Un plan massif de construction et de réhabilitation de logements étudiants publics dignes et à bas loyer afin de répondre à la crise du logement, ainsi que la réquisition des logements vides ;
- L’augmentation en nombre et en montant des bourses sur critères sociaux, versées de manière régulière, sur 12 mois, avant d’instaurer un revenu pour les étudiant-e-s se déclarant fiscalement indépendant-e-s de leurs parents, financé par les cotisations sociales.
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