Le 5 juin 2013, Clément était tué par des militants d’extrême droite. Son cas devenu emblématique n’est pourtant pas isolé.
Ainsi, le 9 janvier 2013, c’était Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, trois militantes kurdes qui étaient assassinées à Paris. C’était Lahoucine Ait Omghar, Yassine Aibeche, Lamine Dieng, Amine Bentousi,
et d’autres, victimes de crimes policiers. Le non-lieu dont ont
bénéficié les assassins de Lamine Dieng rappelle que les agissements
meurtriers de la police profitent, encore et toujours, de la
complaisance de la justice. C’était Pavlos « Killah P » Fyssas en Grèce, Galaneo au Chiapas, assassinés pour leurs engagements. Il y a peu, c’est Baris Ataman,
un camarade kurde retrouvé brûlé à Lyon. Les circonstances de sa mort
restent encore floues, mais il est certain que la répression étatique,
le militarisme, l’autoritarisme du pouvoir turc sont les premiers
responsables de sa mort.
De fait, nombreuses sont celles et ceux qui
doivent affronter les oppressions. Elles prennent des formes multiples
(violences policières, expulsions, stigmatisations, islamophobie, lois
racistes, remise en cause du droit à l’IVG…).
Dès lors, si les récents scores électoraux du Front
National aggravent notre colère, le simple antiracisme moral de la
« Marche des Républicains » qui leur répond ne nous calme pas.
N’apprenons-nous donc rien de nos erreurs ? Il n’y a pas d’antifascisme
sans projet d’égalité radicale : le fascisme se nourrit de chaque espace
que nous abandonnons aux oppressions. Les responsabilités
gouvernementales sont lourdes : ce sont les politiques racistes,
les discriminations institutionnalisées, les expulsions, les
stigmatisations, les relégations, qui créent le racisme, et font le lit
du Front National.