Le projet de loi sur l’ESR dans sa version présentée aux organismes
consultatifs n’apporte pas la rupture attendue avec la loi LRU et la
loi Pacte pour la recherche. Pire, certains aspects pourraient être
aggravés. Citons par exemple, les « communautés scientifiques « , qui
associeraient des établissements d’enseignement public, voire privés et
les organismes de recherche, dans une perspective de création d’une
trentaine de mastodontes, dans lesquels collégialité et vie démocratique
seraient réduits à la portion congrue.
A cela, s’ajoutent les risques
associés à l’acte III de la décentralisation (transferts de l’immobilier
ou schéma régional des formations, par exemple). Tout ce contexte
menace l’intégrité des organismes de recherche nationaux.
Ce projet de loi exclut tout moyen supplémentaire, alors qu’une
augmentation des moyens et un volet de programmation budgétaire sont
indispensables pour permettre à l’ESR de remplir ses missions et
résorber la précarité.
Le résultat des consultations des différentes instances est éloquent.
Le Conseil Supérieur de l’Education a majoritairement voté jeudi
dernier contre la version du 8 Février du projet de loi. La Ministre ne
peut se prévaloir d’un vote favorable du CNESER. Ce lundi 25 Février,
après avoir voté contre le texte intégrant la totalité des amendements
avant arbitrages ministériels, le CNESER n’a émis aucun avis (20 Pour,
20 Contre, 8 Abstentions et 4 NPPV) sur le projet amendé in-extremis par
la ministre.
Les organisations soussignées, qui ont initié l’Assemblée Générale
parisienne du 18 Février se déroulant en même temps que le CNESER,
veulent une véritable rupture avec les politiques précédentes, pour
permettre le changement dans le service public d’ESR !
Elles exigent l’abrogation des lois Pacte Recherche et LRU.
Elles exigent l’abandon de l’actuel projet de loi, ainsi que l’ouverture
d’une véritable négociation pour une loi d’orientation et de
programmation à la hauteur des besoins. Les établissements
d’Enseignement Supérieur et de Recherche, leurs personnels doivent
pouvoir remplir leurs missions fondamentales de formation et de
recherche au bénéfice de tous.
Elles exigent notamment :
L’augmentation
substantielle des moyens d’Etat (dotations, plan pluri-annuel de
créations d’emploi ) pour permettre la titularisation des précaires
occupant des emplois pérennes (avec l’arrêt des non renouvellement des
contrats de CDD), pour revenir sur les gels d’emploi, pour répondre aux
besoins des formations et améliorer l’encadrement, pour augmenter les
soutiens de base des laboratoires au lieu des financements sur projets
(ANR, IDEX, …)
La gestion nationale des personnels de toutes catégories,l’ abandon des RCE dans les universités
Le
maintien des différentes filières pour les personnels BIATOSS et non
l’intégration de tous dans la filière ITRF (Cf rapport Le Déaut)
La régulation nationale pour assurer l’égalité sur le territoire
La
valeur nationale des diplômes et reconnaissance collective des
qualifications, pour garantir l’accès à un emploi et un salaire
correspondant à la qualification
En convergence avec les décisions de l’AG de Paris 7 du 18 Février,
les organisations soussignées appellent les personnels et les étudiants à
se mobiliser :
Informer et organiser des Assemblées générales dans les établissements,
Faire voter des motions dans les conseils d’universités, les sections de CNU ou du CoNRS, les instances des organismes, …
Intervenir auprès des parlementaires.
Le 2 mars, aura lieu à Paris (INALCO, à partir de 10h, Amphi 4, 65
rue des Grands Moulins) une Assemblée Générale, qui fera le point des
premières Assemblées locales qui se seront déroulées et des propositions
qui en émanent.
D’ores et déjà, les organisations soussignées appellent à exprimer
le 5 mars la convergence de nos revendications pour un plan d’urgence
d’emploi public de titulaires et la résorption de la précarité dans
l’ESR avec le refus du pacte dit de « sécurisation de l’emploi », lors
de la journée de mobilisation CGT-FO-FSU-Solidaires du 5 mars. Elles
appellent à des cortèges communs ESR dans les manifestations.
Les organisations soussignées se réuniront le 7 mars pour décider de la
suite des actions.
Signataires : FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP, SNETAP), CGT (SNTRS,
CGT INRA, FERC Sup), SNPREES-FO, Solidaires (Sud Recherche EPST, Sud
Education, Solidaire-s Etudiant-e-s), SLR, SLU.
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