lundi 17 décembre 2012

Journée Internationale des Migrants du 18 décembre 2012

Plus de six mois après l’élection d’une majorité parlementaire et d’un Président de la République socialistes que reste-t-il des espoirs de changements progressistes en matière de politique à l’égard des étrangers ?

Sans fortes pressions populaires, il y a fort à parier que, pour l'essentiel, le gouvernement ne modifiera rien ou presque de la réglementation nationale xénophobe peaufinée par la droite au cours des dix dernières années et que, à l'échelle de l'Union européenne, il s'accommode sans sourciller d'une stratégie homicide de fermeture des frontières qui a déjà tué de l'ordre de 13 000 personnes entre 1988 et 2012 dans la seule Méditerranée. Ces milliers de vies perdues donnent la mesure du cynisme des États de l'Europe qui, pour éviter tout partage de leur richesse et de droits fondamentaux en principe moins bafoués qu'ailleurs, mènent désormais une véritable guerre aux migrants.

Dans un pareil contexte, la Journée Internationale des Migrants, ce 18 décembre 2012, est l'occasion de secouer l'immobilisme et d’exiger des changements fondamentaux des politiques migratoires, à commencer par celle de la France.


Défendre le respect de la vie des migrants entraîne, en effet, quantité d'exigences qui touchent aux conditions d'existence et aux droits de celles et de ceux qui vivent parmi nous :
- les sans-papiers en attente de régularisations qui relèvent parfois de la loterie ;
- les gagnants à cette loterie après paiement d'une taxe démesurée de près de 700 € héritée de la droite ;
- les familles condamnées à d'interminables séparations ou à des vies d'angoisses et de misère ;
- les femmes, les hommes et les enfants, en instance d'expulsion, qui subissent toujours un régime d'exception sans garantie d'accès à un juge avant leur éloignement ;et peut être bientôt sans garantie d’assistance et de témoignage par les associations aujourd’hui encore présentes à leurs côtés dans les centres de rétention ;
- les personnes enfermées en rétention dont l’accès effectif aux droits n’est pas garanti, ainsi que l’indépendance d’associations exerçant un rôle essentiel de vigilance citoyenne, de regard de la société civile sur ces lieux d’enfermement.
- les mineurs isolés étrangers souvent abandonnés à la rue alors que l’aide sociale à l’enfance a l’obligation de les protéger, ainsi que quantité de jeunes majeurs voués, par la même négligence, à rejoindre les rangs des sans-papiers ;
- les malades, auxquels des titres de séjour sont refusés sans considération des conditions de soin dans leur pays d'origine ;
- les demandeurs d'asile dont les conditions d’accueil ne sont pas respectées ;
- toutes celles et tous ceux pour lesquels la non signature de la Convention pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leur famille facilite le déni de certains de leurs droits fondamentaux ;
- les étrangers en situation régulière qui, en dépit d’une promesse de plus de trente ans, demeurent loin d'obtenir le droit de voter là où ils résident ;
- les milliers de françaises, de français, d'étrangères et d'étrangers parfaitement réguliers que la couleur de leur peau ou leur « faciès » expose à des violences et à des contrôles discriminatoires incessants auxquels le ministre de l'intérieur n'entend pas mettre fin ;
- les Roms d'Europe que la France traite comme des non européens, que le démantèlement de leurs camps et l'absence de toute politique d'insertion stigmatisent comme indésirables ;
- et puis tous ces migrants et migrantes sur la route de l'exil, que des contrôles policiers aux frontières de Europe et toujours plus loin de son territoire, par le biais d'accords de sous-traitance avec des États tiers, condamnent à risquer jusqu'à leur vie.

Il y a urgence :
Urgence de promouvoir un changement du regard porté sur les étrangers vivant parmi nous, et ceci dans un souci de justice, d’égalité, et de fraternité.
A ce titre, nous soutenons notamment la démarche de régularisation de la famille Toundah dont le Comité de Soutien a sollicité en ce jour du 18 décembre une audience à la Préfecture.

Rassemblement à 18 H à Orléans devant la préfecture le 18 décembre 2012


Signataires : ASTI Orléans, Comité de soutien aux enfants Toundah, La Cimade, RESF, FCPE Loiret, FSU, FCPE Collège J. d'Arc Orléans, Sud Étudiant Orléans, SUD Santé Sociaux, Collectif Saint-Jean-de-Braye.

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