lundi 25 mars 2013

Loi Fioraso : La LRU VERSION 2.0 !!

Résumé des épisodes précédents...

En 2007, sous couvert d’accorder une plus large autonomie aux universités, le gouvernement Sarkozy avait instauré la loi « Liberté et Responsabilité des Universités ». Derrière ce nom fort sympathique, se cachait en réalité une réforme dont le but inavoué consistait pour l’Etat à se désengager pour partie du financement de nombre de petites facs de province considérées comme non compétitives au profit des grands centres universitaires jugés mieux capables de replacer la France dans le classement mondial des universités…

Malgré les fortes mobilisations étudiantes de 2007 et 2009 soutenues par l’ensemble de la communauté universitaire, la LRU est entrée en vigueur avec des conséquences dramatiques pour les universités: faillite budgétaire, fermetures d’options et de filières, coupes claires dans les crédits de recherches et compétitivité féroce entre universités dans la course à la survie !


La loi Fioraso est une aggravation de la LRU!

Pendant sa campagne, François Hollande avait promis une nouvelle loi-cadre pour "remplacer" la LRU, dans les faits rien ne change notamment en matière d’autonomie budgétaire!



Suppression de la spécialisation en Licence

Cette loi veut instaurer une continuité entre le lycée et la licence. Non pas en donnant plus de moyens et un meilleur encadrement aux étudiant-e-s mais en supprimant toute spécialisation en licence et donc en enlevant des enseignements disciplinaires dans chaque branche. Cela signifie n’ avoir plus qu’un fond théorique très superficiel en licence.


Suppression du cadrage national des diplômes

Après le saccage du cadrage national des diplômes avec la réforme LMD, qui a permis aux universités de créer des mentions sans contraintes de nom et/ou de contenu, la loi cherche maintenant, sous prétexte de "lisibilité" (en réalité pour faire des économies), à supprimer de nombreuses spécialités de masters et à supprimer des filières en les regroupant par région. Moins de filières (une par pôle régional ou inter-régional) c'est moins de moyens et moins de places.
Mais surtout, en centralisant les formations, c'est diminuer d'autant la possibilité pour les étudiant-e-s les plus précaires, ayant une mobilité moins importante, la possibilité d'accéder à la formation de leur choix.
Enfin, l’habilitation des diplômes, dernière trace de cohérence nationale, disparaît pour laisser place à une accréditation à délivrer des diplômes, donnée aux universités pour 5 ans : carte blanche ! La suppression des UFR et la possibilité pour les universités de créer les composantes qu'elles souhaitent renforcent d'autant plus le fait que les diplômes pourront ne plus rien avoir en commun d’une université à l’autre.


Aggravation de la selection à l'Université

L'obligation de la préinscription préalable à la filière que l'on souhaite intégrer pour bénéficier de l'orientation favorisera la sélection dans les filières et universités qui pourront réorienter les étudiants qu’elles ne souhaitent pas ou qu’elles jugent incapables.
De plus, on voit depuis des années que les systèmes de préinscription obligatoire (comme admission post-bac) laissent beaucoup de personnes sans aucune possibilité d'inscription ou sans réorientation possible une fois qu'un choix a été fait et accepté ou que la date est passée.
Il y a également une volonté de lier les classes préparatoires aux grandes écoles aux universités et autres établissement publics de l'enseignement supérieur et de la recherche. Mais malheureusement, l'idée ne semble pas être de diminuer l'écart entre les moyens offerts aux étudiant-e-s de prépa et des universités, ou de mélanger dans les mêmes cours les étudiant-e-s de prépa et ceux des universités.
Elle semble plutôt être de permettre aux classes préparatoires de bénéficier de cours dispensés par les professeurs d'universités, de supprimer des postes dans les classes préparatoires alors que les universités ne recevront pas plus de financement de l'État. Le double système facs/CPGE spécifique à la France et permettant la reproduction des « élites » est donc préservé.


Encore moins de démocratie

Si nous ne nous battons pas pour obtenir quelques strapontins supplémentaires dans les différentes instances locales ou nationales, il faut tout de même signaler que cette loi réduit encore davantage le poids des étudiant-e-s et personnels élu-e-s dans les conseils des universités. Ainsi le nouveau "conseil académique" (fusion des 2 conseils déjà consultatifs qu'étaient le CS et le CEVU) comportera une part plus importante de membres nommés (directeurs de composantes). De même, les "personnalités extérieures" du Conseil d'Administration, représentant les collectivités territoriales et le MEDEF, qui avaient été instituées par la LRU, participeront désormais à l'élection du Président.


Le regroupement d'université: concurrence et hyper-présidentialisation des universités

Le regroupement des universités au niveau d'une agglomération ou d'une région est maintenant obligatoire. Le but : créer des pôles territoriaux pour répondre aux logiques internationales de concurrence entre les établissements et de "classement". Le ministère veut "30 pôles" maximum. 2 modalités de regroupement sont prévues : la fusion ou les "communautés scientifiques". Inutile de préciser qu'il n'y a aucune démocratie interne (50% seulement des membres du CA sont élus, voir moins), et qu'on assiste à une concentration des pouvoirs au niveau de l'instance dirigeante du regroupement d'universités. Les exemples dramatiques de Strasbourg et Nancy-Metz (dégradation des conditions de travail des personnels, suppressions de filières…) devraient donc se répéter dans tous les établissements.

FACE A DE TELLES ATTAQUES, MOBILISONS-NOUS! 


Luttons pour:
- L’abandon du projet de loi Fioraso et de la LRU !
- Le retour du cadrage national des diplômes !
- La gratuité de l’enseignement supérieur !
- L’augmentation de l’aide sociale pour mettre fin au salariat étudiant !


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